Tuono V60 : Premières expérimentations

Le projet devait suivre son cour, mais plus les jours passent et plus l’idée de garder les carénages d’origine sur une moto destinée à faire de la piste me tracasse. La première raison est évidente et concerne les chutes éventuelles. Les carénages de Tuono c’est pas vraiment ce qui inonde le marché de l’occasion et s’il doit y avoir réparations ça risque d’être compliqué. D’autre part, peindre des carénages d’origine j’ai jamais été trop fan. Sait-on jamais si un jour je veux la repasser dans sa configuration de base, ou même les revendre, la peinture d’origine pourrait faire un heureux même si le vernis est abimé.

L’idée fait son bonhomme de chemin et je commence à penser poly et chrono. Pas bon me dis-je !

Non non non

To piste or not to piste

Pour la petite histoire, j’ai eu une période où tout mon temps libre et mes économies passaient dans des journées pistes. Je me suis un peu éloigné des circuits car ça devenait trop obsessionnel : j’arrivais avec ma moto sur remorque en ayant mûrement réfléchi à un plan pour améliorer mon chrono.

Calcul du plan

Ça peut sonner comme le mec qui se prend pour un vétéran des paddocks mais pas du tout, il faut resituer dans le contexte : je restais un simple poireau. Chasser le chrono peut sembler d’autant plus absurde qu’il n’y a rien à gagner, mais la finalité à mon sens était quand même de s’améliorer et se dépasser. A la fin de la journée si l’objectif n’était pas atteint j’étais pas satisfait, et ça effaçait complètement l’aspect plaisir de la chose. Sans compter l’investissement financier.

J’ai décidé de tout revendre en bloc après quelques années, en me disant que des sorties piste ponctuelles suffiraient. Ça a pu me libérer des contraintes que je me fixe tout seul et me permettre de kiffer de nouveau, même si mon dernier chrono à Carole en R1 m’a fait lâcher une larme, c’est vrai.

Du coup une moto full piste n’est pas envisagée pour l’instant, et je n’ai surtout plus la logistique nécessaire pour la transporter sur les circuits.

Il va donc falloir faire un hybride. Et puis si elle est équipée pour rouler sur route malgré des polys, c’est pas vraiment comme si j’allais chasser le chrono, pas vrai ? C’est beau comme on arrive à se mentir ouvertement à soi-même.

Retour au point de départ

J’ai pas mal tâtonné avant de trouver la direction que je voulais vraiment donner à ce projet. J’ai essayé de trouver plusieurs sources d’inspiration pour arriver à quelque chose qui me motivera vraiment à passer des heures à bricoler dans le box. J’ai commencé par approcher des polys de RSV 1000 dans l’idée de me faire une réplique de la RSV cube de Grand Prix. Une déco avec une base blanche c’est parfait pour contenir le budget.

Le mélange de couleurs avec l’absence de sabot et de bulle n’aide pas à avoir quelque chose d’harmonieux, mais dans l’ensemble … Ça ne me plait pas.

On repart sur des montages photos pour essayer de se fixer.

Le mix avec la tête de fourche de Panigale V4 me plait bien, même s’il peut paraître un peu exotique. Je trouve un poly d’occasion quasi neuf sur un site d’annonces, bingo ! Finalement il est vendu 15mn avant que je prenne contact, dommage. En continuant mes recherches je finis par tomber sur un truc que je ne pensais jamais trouver : un poly d’occasion de Tuono 2007. J’envoie un SMS, une semaine plus tard je reçois le colis. L’ensemble nécessitera quelques retouches pour corriger les défauts mais c’est assemblable en l’état, c’est le principal.

Le début du puzzle

J’ai jamais été très à l’aise quand il s’agit de bosser sur l’habillage, qu’il s’agisse du montage de polys ou pire de la peinture. C’est un boulot beaucoup plus organique que la mécanique pure, ça demande un certain coup de main que je n’ai pas encore. Du coup j’ai pris mille précautions cette fois, pour avoir un rendu propre à la fin.

Après avoir démonté le feu avant, première approche du poly pour vérifier la mise en place et l’inclinaison. Je repère les zones qui vont devoir être modifiées, grosso modo il va falloir découper l’araignée en haut et en bas. Côté poly, pas vraiment de modifications nécessaires, je dois recouper la bulle et faire sauter les entrées d’air qui n’auront pas d’utilité ici.

On tient notre partie avant !

Fabrication récupérateur d’huile

En parallèle je me suis penché sur la fabrication d’un récupérateur d’huile. On ne va pas trop s’étaler sur les détails ici mais en résumé, le moteur en chauffant se charge de vapeurs d’huiles qui à l’origine étaient évacuées vers l’extérieur par le reniflard. Les normes anti-pollution évoluant, ces vapeurs ne sont plus rejetées à l’extérieur mais renvoyées à l’admission pour être brûlées dans les cylindres, ce qui ne va pas dans le sens de l’optimisation du remplissage ni de la combustion, et favorise l’encrassement du moteur.

Le principe du récupérateur d’huile est de récupérer ces vapeurs chargées en huile, de les refroidir suffisamment pour les condenser et récupérer le surplus d’huile en dehors du moteur. Le restant d’air étant ensuite évacué après filtration. De son côté, l’admission ne voit plus que de l’air frais.

Pour le boitier en lui-même on va partir sur de l’alu, un boitier d’électronique fera une bonne base. On prévoit ensuite le logement d’une arrivée d’air, une sortie, un bouchon de vidange, et pour ceux qui ont des goûts de luxe : l’emplacement d’un hublot pour vérifier le niveau facilement.

Le récupérateur étant fin prêt, il faut maintenant se creuser un peu la tête pour définir comment et où le fixer sur la moto. Le choix se porte sur la boucle arrière juste derrière la prise d’air sur le carénage. Je me dis qu’à cet endroit la vapeur aura suffisamment transité pour avoir eu le temps pour se refroidir, et le courant d’air sur le récupérateur ne pourra être que bénéfique pour l’échange thermique. Le temps de se faire un plan, ça part en détourage et pliage. Le boitier sera maintenu sur le support avec un élastique de batterie.

C’est un peu gadget par rapport au reste mais ça vaut le coup de le préparer assez tôt pour prévoir la place nécessaire à le recevoir, surtout que la position va devoir changer comme on va le voir.

Le début de la suite

Le projet ayant changé doucement de direction, on va dire adieu au duo. Les balades à deux se feront uniquement sur le V-Strom, ça me permet d’avoir un peu plus de marge sur le projet actuel. En parallèle j’ai commandé une boucle arrière pour pouvoir jouer de la disqueuse sans arrière-pensée, et je commence à lorgner sur des coques arrières. Je trouve mon bonheur en Angleterre mais la crise du Covid-19 et le re-confinement chez eux a mis l’usine au chômage ponctuellement, il faudra être patient.

En attendant je fais un premier essai de couleur en me basant sur le coloris de la Superbike de Guintoli en 2014 : j’aimerais m’approcher du gris métallisé qu’ils ont utilisé et qui a un effet miroir brossé assez sympa. Le gris devrait être une bonne base aussi, assez neutre pour bien s’accorder avec les jantes et le cadre. Toujours dans l’optique de limiter les frais, je tente le coup en covering. D’abord un premier essai à l’arrache sur le flanc gauche.

Comme prévu la teinte me plait bien, en revanche ce gris en particulier est trop mat au soleil. Retour aux recherches.

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