Essai longue durée – Gants chauffants Gerbing XR-12

Depuis trois ans maintenant je roule en moto tous les jours, pas vraiment compatible avec des mains frileuses, surtout en cette saison. Gants d’hiver, sous-gants textile, gants Mapa sous les gants d’hiver, pare-mains, poignées chauffantes, au fil des ans j’ai tout essayé… Sans vraie réussite.

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Y’a bien les manchons, mais bon … Pas pour moi : congelé certes, mais digne. J’en ai quand même eu marre de perdre deux phalanges à chaque serrage de main en arrivant au boulot (c’est que ça a de la poigne un chaudronnier), du coup j’ai investi dans une paire de gants chauffants : des Gerbing XR-12.
On est au milieu du troisième hiver que je passe avec, l’occasion de faire un petit compte-rendu sur de l’utilisation à long terme.

Caractéristiques

La marque Gerbing a travaillé au développement de vêtements chauffants pour l’armée américaine, qui a mené au développement de leur technologie Microwire. La technologie consiste en un réseau de câbles d’acier recouverts de téflon constitués eux-mêmes de fils ne dépassant pas 1/10ème de l’épaisseur d’un cheveu humain. L’ensemble est cousu dans un tissu incorporé dans les vêtements, permettant une diffusion plus uniforme de la chaleur. L’utilisation de fils d’acier permet de rendre l’ensemble durable, le fil étant calibré pour pouvoir s’étirer et se rétracter de 30%. C’est la raison pour laquelle Gerbing garantit à vie ses équipements chauffants.

Les XR-12 étaient à l’époque (encore aujourd’hui ?) le haut de gamme du secteur. Ils présentent un avantage non négligeable : ils chauffent rapidement et diffusent la chaleur sur le dos de la main et toute la longueur de chaque doigt, y compris le pouce. Ils peuvent se brancher en direct sur la moto en cas d’utilisation longue, ou sur batteries portables.

gerbing vue globale
gerbing vue globale

La partie poignet est en matière textile. Toute la main est protégée par du cuir d’aniline de qualité, ce qui est plutôt rassurant. On trouve des renforts de paume, de phalanges, un serrage au poignet, bref : la totale.

On ne rentrera pas plus loin dans les caractéristiques techniques. Plusieurs essais des gants disponibles en ligne le font déjà très bien (comme l’article Moto-Station dont sont issues les photos des gants neufs). L’objectif ici est de donner un avis sur le long terme, pour estimer s’il est intéressant d’investir autant dans une paire de gants de ce type.

Accessoires et utilisation

Les gants sont livrés par défaut avec un chargeur dédoublé permettant de brancher les deux gants en parallèle. Un adaptateur pour la batterie de la moto, et un câble à glisser dans le blouson avec boitier de commande. Les batteries sont en option et vendues à part.

Mes trajets ne dépassant pas une heure, je n’ai utilisé les gants que sur batterie. Je n’aime toute façon pas trop le fait de passer un câble dans le blouson, et devoir se brancher / débrancher à chaque fois. Mais c’est toujours bien d’avoir l’option de le faire si on envisage un long trajet.

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Au premier essai et comme tous mes gants d’hiver jusqu’ici, c’est épais. Le contact avec le guidon devient un peu moins précis. Ça s’arrange après quelques kilomètres, le temps que la mousse et le cuir (qui est assez souple) se fassent. Globalement les gants sont assez imposants et lourds avec la batterie. Toutefois, en usage le poids n’est vraiment pas problématique et ils s’avèrent très confortables.

Les batteries se logent dans une petite poche sur le dessus du poignet, refermée par une fermeture éclair étanche. La connectique est accessible par un autre zip, à l’intérieur du gant. Ce zip intérieur permet de laisser passer la connectique de branchement en direct sur la moto. Je l’utilise aussi pour accéder à la connectique des batteries portables, pour éviter d’user celui à l’extérieur et garder son imperméabilité le plus longtemps possible. De fait, le zip intérieur m’a paru un peu léger au début sachant qu’il faudra le manipuler à chaque recharge (tous les soirs en rentrant dans mon cas). Finalement il n’a jamais montré de signe de faiblesse, le tissu autour non plus.

Petit bémol côté confort : le bloc batterie est assez costaud, et le zip situé juste sur le haut du poignet dans le gant rendent certains enfilages assez inconfortables. Ils se font cependant oublier une fois en place.

L’allumage et le réglage se font par le bouton directement sur la batterie (ou sur le boitier déporté si connecté en direct). Très facile d’utilisation à main nues, il est un peu moins pratique pour régler une fois en route : on est obligés d’attendre le feu rouge suivant. A l’usage, la batterie bouge forcément un peu dans sa poche, le bouton et la DEL témoin finissent par sortir de la fenêtre d’observation prévue. Pas vraiment pratique comparé à d’autres gants disposant d’un bouton en direct sur l’extérieur du gant. Les modèles plus récent de la marque ont cependant corrigé ce point.

Le réglage autorise trois niveaux de chauffe, identifiés par la couleur de la diode sur la batterie (vert, orange, rouge). Difficile de donner un avis tranché sur les réglages car ils dépendent de la sensibilité de chacun. A titre perso, au début de l’hiver (disons jusqu’à 5°C) le réglage moyen est suffisant. En dessous, je passe au max.

J’ai utilisé les gants jusqu’à -9°C, à ces températures on ne peut pas vraiment dire qu’on a chaud aux mains, surtout sur autoroute, mais le gant travaille suffisamment pour que ça reste très raisonnable. Le principal est là : on n’a pas les mains anesthésiées et on garde un bon ressenti des poignées.

Je ne me suis jamais servi du réglage mini : il n’est pas vraiment efficace par temps froid, ce qui n’est pas son rôle de toute façon. Il donne un petit bonus de confort par temps frais, mais à cette période je bascule sur des gants plus classique hiver ou mi saison.

Côté étanchéité les gants sont excellents. Après 45min sous un orage, on sent un peu d’humidité pointer le bout de son nez, peut-être parce que les gants repassent par-dessus les manches du blouson, et l’eau finit par s’écouler. Mais en trois ans je n’ai jamais eues les mains trempées.

Concernant la résistance des matériaux je touche du bois mais je n’ai pas encore eu à l’essayer. Le cuir met plutôt en confiance tant par son aspect que par son vieillissement, comme on va le voir.

Verdict après trois ans

Après trois saisons d’utilisation quotidienne, l’ensemble s’avère robuste.

Côté chauffe, par principe j’évite autant que possible de plier les gants, mais c’est déjà arrivé et le système chauffant n’en a pas souffert. L’autonomie n’a pas baissé (compter 1h en chauffe max). Le niveau de chauffe n’a pas bougé non plus.

En ce qui concerne le gant lui même, il est toujours parfaitement étanche. La doublure intérieure est encore en bon état et les coutures internes sont toutes en place. Forcément, le cuir est un peu marqué aux zones de contact avec le guidon et les leviers. Le seul premier signe de fatigue est la couture du revêtement sur l’index de chaque main, qui au contact du frein et de l’embrayage commence à s’user.

Bref, l’état des lieux après trois ans pourrait se faire rapidement : RAS.

A l’époque la paire m’avait coûté aux alentours de 300€ avec les batteries, on la trouve maintenant à 150€ auxquels il faut ajouter à peu près 100€ de batteries.

Après trois ans, le bilan est positif : les gants sont durables et permettent de rouler tout l’hiver en restant maitre de sa conduite. Il y a quelques petits détails pratiques qui peuvent être améliorés, ce qui est peut-être déjà le cas sur les modèles sortis depuis.

L’investissement de départ est certes conséquent pour une paire de gants, mais ça a été un des meilleurs de ma vie de motard.

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