Yamaha R1 : Surprise sur prise (et pas que)

Deuxième partie du chantier R1. Des pannes, des mauvaises surprises et des bonnes rencontres, bref : des débuts marquants !

Une R1 pas du matin


Les corrections à apporter dès l’achat m’ont détourné d’un check-up global, à tort. En revanche, depuis la fuite détectée sur piste et corrigée, plus aucuns soucis. Mais les débuts avec cette moto se sont plus apparentés à la loi de Murphy qu’à autre chose, au point de devenir improbable.
Je sors la moto le matin pour aller à l’école. Un peu de starter et elle démarre direct, une fois lancée tout tourne bien, bref, le bonheur. Une fois arrivé je me gare, déplie la béquille puis coupe le contact et enlève mon casque.


« Clic clic clic clic clic »

Le bruit du début d’une longue aventure.

Un claquement électronique rapide, un peu comme une batterie HS mais pas tout à fait. Sauf que le contact est coupé, la moto doit être possédée.

Je finis par trouver des outils pour débrancher la batterie. Je la rebranche rapidement pour vérifier : le bruit réapparaît en même temps : un mauvais contact quelque part. Je tente un démarrage : impossible. A la pause de 10h on me parle d’un garage Ducati pas loin qui pourrait peut-être donner un coup de main. On s’y propulse pour demander un peu d’aide.

En jetant un œil à l’intérieur je me rends compte que ce n’est pas un simple garage mais un préparateur avec quelques pépites à l’intérieur : BigBlock Motorcycles, géré par Benoit et Romain. La société a fermé depuis, mais je leur fais un peu de pub car très reconnaissant de tous les services rendus.

Y’à de quoi passer des heures juste à regarder, mais ça n’empêche pas que je suis en galère. Les deux occupants des lieux acceptent que je ramène la moto mais « c’est bien parce que c’est un R1 carbu ». Je ramène la machine et on commence à jeter un œil ensemble. Du coup j’en oublie de retourner en cours, oups.

Les planètes s’alignent


Je retire les deux vis qui maintiennent la selle, déjà ça sent pas bon : un câble vert et jaune a été tiré en direct sur la batterie. Je remonte les fils jusqu’au compteur, et le connecteur qui sert normalement à relier le faisceau principal au faisceau avant n’a plus tous ses fils, une partie ont été ressoudés à côté : ça a été bricolé, et pas qu’un peu. Idem pour la connectique du neiman, plus de cosses juste des câbles reliés entre eux. Un des anciens proprios du faire de la piste et tout couper au lieu de démonter proprement.

Je retrouve le manuel d’atelier pour identifier où arrive le fil tiré sur la batterie : il shunte le relais principal.

Une fois la moto à poil on rebranche la batterie pour identifier précisément la source du claquement : c’est la pompe à essence, gérée par le relais principal, bingo ! Ça avance dans le bon sens mais en l’état je ne peux toujours pas rouler.
J’essaye de retracer l’historique mais je pige pas, si le relais étais shunté c’est qu’il est en défaut depuis un moment, pourquoi est-ce que j’ai un souci que maintenant ?

On remarque le filtre à essence vide, donc on jette un œil au réservoir : vide !

Il s’avère que ce jour là les planètes se sont alignées : le relais principal est très probablement HS et shunté. Le shunt a mis la pompe à essence en direct sur la batterie, donc elle débite en permanence. Par-dessus ça, de toute évidence mon témoin de réserve au tableau de bord ne fonctionne pas. La pompe à essence s’est mise à claquer car elle tournait à vide : je suis arrivé en panne sèche pile au moment de me garer.Quand je vous disais que c’était improbable.

Je vous raconte le verdict final, mais en réalité le temps de vérifier toutes les pistes et d’aller chercher quelques bières en remerciement la journée se terminait. La moto allait dormir au chaud et bien entourée.

Bricolage et remisage


Je reviens le lendemain avec un peu d’essence pour récupérer la moto, mais Benoit refuse de me laisser partir avec une pompe branchée en direct et le risque potentiel que ça représente. Après tout on ne sait plus à quoi s’attendre avec cette moto.

Étant ancien chef d’atelier à Ducati Grande Armée dont les locaux sont mitoyens à ceux de Yamaha, il passe un coup de fil en direct pour demander s’ils ont la référence du relais. « Il nous en reste un, passez dans la journée pour être sûr sinon il faudra commander au Japon et y’à du délai ».
Je commence à regarder les transports pour y aller, il y a un métro. Je me prépare pour sortir quand j’entends sur un ton défiant « Tu m’as dit que t’as jamais essayé de Ducati ? Attends je vais te montrer ».

J’aurais bien retourné une vanne sur ses italiennes et les bielles qu’on retrouve sur le bord de la route, mais étant donnée ma situation ça aurait été malvenu. J’accepte le défi.

challenge accepte


Je n’étais plus monté en tant que passager depuis plus de dix ans, donc de base je partais moyennement à l’aise. Je me retrouve à l’arrière d’un Diavel avec une poignée certes très esthétique mais petite et mal placée quand il s’agit de se maintenir au freinage. Premier feu rouge, « chtoc », un coup de casque au conducteur. Trop naze ce passager.

On se retrouve à traverser le Bois de Boulogne sur une roue, je sais plus si j’ai la banane ou envie de pleurer. Sûrement un peu des deux. Le couple est d’autant plus impressionnant que c’est pas moi qui tient le guidon, et il me rappelle vite qu’il vaut mieux s’agripper au pilote qu’à la poignée si je veux éviter de balayer la route avec mon cuir.

La suite est logique : je récupère le relais, on rentre, je le branche, ça démarre. Je repars après m’être noyé en remerciements auprès de Benoit et Romain pour leur générosité. On a largement dépassé le stade du petit service pour dépanner.

Je finis par rentrer, sans compteur. Les câbles bricolés ont pas dû apprécier de se faire manipuler. La moto tourne bien mais avec toutes ces emmerdes je deviens un peu parano.
Pour la suite le programme est simple : remettre le faisceau au propre et faire une grosse révision générale. Ah, et rattraper deux jours de cours, si j’ai le temps.

Et c’est pas fini

Le premier boulot a été de vérifier l’ensemble du faisceau et de le refaire à neuf au complet. Un des impératifs que je me fixe est de remettre toutes les cosses d’origine. Je me dégote la connectique qu’il faut et je me lance.
Au passage je vérifie le compteur, sur la carte je trouve une trace non identifiée. Quelque chose qui a coulé peut-être ou une réaction entre les composants. Le fait est que ça fait peut-être contact entre les points de soudure de la connectique de l’écran : peut-être la cause des soucis d’affichage itinérants.
Je change la sonde à carburant qui était morte, plus de 100€ chez Yamaha quand même, ça pique. Je remplace le neiman câblé comme un goret et adapte les serrures du réservoir et de la selle à la nouvelle clé. Je vire le servomoteur de valve Exup, de toute façon la valve n’est pas en place.

Je rebranche tout, siphonne le réservoir pour tester la réserve et je mets le contact : tout fonctionne ! Plus qu’à faire une révision mécanique basique : jeu aux soupapes, réglage carbu, filtres et vidange, ensuite on est repartis pour un moment.
J’en profite pour avancer un peu des projets à côté. Je me fais usiner des obturateurs pour le logement des rétroviseurs, on va passer sur des rétros en embout de guidon. Je commence à plancher sur la fabrication d’un support gyroscopique pour caméra : pour la prochaine sortie à Carole à défaut d’aller vite on aura une belle vidéo !

Je commence à regarder d’un œil tranquille à la mécanique, en commençant par le jeu aux soupapes.Admission, échappement, les jeux sont pour certains hors tolérance mais rien de choquant. J’essaye d’enlever les poussoirs à la main, sans réussite.

Bon, avec l’huile et l’accès limité j’étais sûrement pas dans l’axe ou alors pas assez d’accroche. Je choppe un aimant, ça bouge mais ça sort toujours pas. J’aide un peu le mouvement avec un tournevis plat, j’arrive à en sortir un mais ça force un peu, pour le reste rien à faire.


Et c’est reparti pour un tour …

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